- Titre: Une douceur de chloroforme
- Auteur: Patrice Delbourg
- Date: 2017
- Pages: 237
- Genre: Contemporain
- Maison d’édition: Le Castor Astral
Accablé par la ration quotidienne de nouvelles castrophiques, tant sur papier journal, ondes périphériques ou petit écran, Jim Baltimore, (Anatole Glimpse selon ses parents), se réfugie dans l’indolorisme. Un écorché vif sous une armure médiévale. L’indifférence devient un long et torturant entraînement. La tentation d’un ermitage contemplatif s’offre à Jim. Cette nouvelle existence cloîtrée consentira-elle à le dédommager de tout ce qu’elle lui doit ?
Je suis ravie d’avoir pu découvrir la plume de Patrice Delbourg grâce à Babelio et sa « Masse Critique » de septembre 2017. Cet auteur ne m’était toutefois pas totalement inconnu puisque je suis une auditrice assidue de l’émission radiophonique « Les Papous dans la tête » diffusée sur France Culture tous les samedis à 20h dont l’écrivain fait partie. Je savais avant d’ouvrir ce livre que Patrice Delbourg parviendrait à m’émerveiller par la poésie dégagée par sa grande maîtrise de la langue française. Effectivement, je ne peux qu’être admiratrice de sa prose mais l’ensemble me laisse toutefois un avis très mitigé. Je m’en explique.
L’histoire tourne autour d’un personnage qui se fait appeler Jim Baltimore est qui est un homme insensible à la vie, à ce qui l’entoure et à ce qui lui arrive. C’est un homme antipathique au possible qui n’apprécie rien, ne tire aucune satisfaction de la vie. Le lecteur le voit évoluer dans sa vie quotidienne, ses habitudes, ses sorties en ville, ses histoires passées. Impossible, en ce qui me concerne, de m’attacher à ce personnage à qui je souhaitais poliment de crever à chaque page lue. Non, ce personnage ne m’a pas plu, une sorte de caricature du bobo parisien qui m’horripile au possible. Bon, c’est le but de l’auteur donc pour le coup c’est réussi.
« Sa profonde misanthropie, flanquée de saillies acariâtres, affichée aux quatre coins du faubourg, lui avait d’abord valu un tombereau de quolibets en tous genres de la part des riverains: voilà l’ermite de pacotille, le druide de quincaille, l’anachorète flapi des dernières margailles d’une époque révolue! » page 17
Le lecteur suit le pérégrinations de Jim Baltimore, l’incompréhension face à ses semblables, l’omniprésence de la mort, du temps qui passe et du corps vieillissant devenant inutile. Certains passages sont d’une immense beauté littéraire avec une poésie à chaque coin de phrase. J’ai absolument reconnu le Papou derrière les lignes de ce livre. Le point qui m’a gêné, c’est tout de même la difficulté à comprendre le lexique soutenu qu’emploie l’auteur. Je me suis amusée certaines fois à relever des phrases où à l’intérieur je ne comprenais aucun mot. Alors, certes, ça sonne bien mais…
À l’incompréhension qui alourdit la lecture, s’ajoute une lenteur de l’histoire qui fait que je n’ai pas réussi à rester accrochée à l’histoire. J’ai mis un temps infini à le finir, me provoquant une belle panne de lecture. J’ai été déçue de l’ensemble car le scénario reste quasi inexistant.
Pour conclure, je conseillerais ce livre à ceux qui ont l’habitude de lire des livres contemporains d’un langage très soutenu et qui n’ont pas peur de lire un tableau plutôt qu’un scénario. Pour les autres, vous pouvez passer votre tour.
De beaux passages d’une poésie formidable. Ouvrage peu compréhensible dans l’ensemble. Déception.